Cette année, en fait le 24 décembre 2013 cela fera 25 ans que je travaille pour les CJM-IU, lorsque j'ai commencé à travailler pour les jeunes, je me plaisais à répéter que cela durerait peut-être 5 ans mais pas plus. Et maintenant, avec un parcours un peu chaotique à travers divers services, cela fait 25 ans, déjà !!! Et 25 ans, cela se fête dans presque toutes les organisations. Mais, trop souvent cette fête de la reconnaissance est organisée, année et après année, et est presque devenue "obligatoire". Elles se font de façon répétitive. Est-ce que l'on prends vraiment conscience du sens que cela peut prendre pour les "Jubilés" ? Une fête obligatoire, dont plus personne n'a vraiment le temps de s'occuper et dont où l'on invite tous ceux qui s'affiche automatiquement sur la fiche Excel d'ancienneté. En croisant les données, on peut envoyés les invitations à tous ce beau monde sans trop se poser de question... et on oublis. Alors, une année, on organise un souper où on invite tous les employés qui ont 25 ans de service, une certaine année, on découvre une formule plaisante et l'on reproduit la chose année après années sans se demander qui seront les prochains "Fêtés" et est-ce que cela leur plaira vraiment ?
Cette année, ayant signé un contrat avec une salle de réception depuis plusieurs mois, sinon plusieurs années, on reproduit la même formule que l'an dernier. Sauf que cette année, dans le groupe de "Jubilés", il y a moi, "Le flamant rose" de service, la personne handicapée, en fauteuil roulant, condition que la fiche Excel ne reconnait pas... et la salle de réception, un endroit connu depuis longtemps est au deuxième étage d'un immeuble sans ascenseur.... (pouet, pouet, pouet...)
Sans vouloir me vanter et même si je ne sais pas qui fait parti du comité organisateur (et tant mieux...), je suis une personnalité relativement connue dans mon milieu. Je suis "Le Flamant Rose" de service, probablement la première personne en fauteuil roulant des CJM-IU à travailler régulièrement dans l'organisation et tout le monde a entendu parler de ma "triste" histoire (les collègues étant souvent même plus triste que moi de ma condition). Il y a même plusieurs personnes qui me saluent par mon nom et je suis désolée, mais moi je ne les connais pas vraiment. De plus dans le cadre de mon travail, j'ai deux bureaux sur deux sites différents et je rencontre des dizaines d' intervenants de tous les azimuts de l'Ile de Montréal, probablement qu'il ne reste pas beaucoup d'intervenant qui ignore ma condition ( à part ceux qui ont 25 jours de service hihihihi :)).

C'est ce qui m'a amené à réfléchir au concept de la RECONNAISSANCE. J'ai cherché une définition officiel du mot reconnaissance... essayé ça sur le net, vous aller voir que le concept peut-être très petit, simple et facile. Mais, il est aussi un concept complexe, très large où l'on souligne que la "Reconnaissance" peut avoir une source extrinsèque et intrinsèque (intérieur et extérieur) et très souvent, un savant équilibre des deux permet à un individu d'être satisfait, performant et convaincu de sa valeur comme membre d'un groupe, d'une famille ou d'une organisation. Cela fait assez théorique mais cela m'a permis de faire le point sur ma propre reconnaissance... et ma façon de reconnaitre l'Autre.
Actuellement, j'ai un travail que j'aime, j'apprécie mes collègues de travail, ma cheffe de service et je crois offrir une qualité et une compétence plus que satisfaisante. Ma reconnaissance personnelle se porte bien... et ce, sans fausse modestie. Je crois bien être performante malgré mes troubles de santé qui m'ont amenés en congés de maladie forcés. J'ai la reconnaissance de ma supérieure immédiate, de plusieurs de mes collègues (on peut quand même pas faire plaisir à tous le monde, tous le temps...) et parfois de certains intervenants et de quelques clients (même des pas volontaires...). Premier constat, ma reconnaissance personnelle ( et cela toujours sans aucune modestie) me vient surtout du travail quotidien et de l'expression consacré: "Le sentiment du travail accomplis"... Bon Ok! Pas toujours mais assez souvent, il faut quand même qu'il reste une petite place au désir de s'améliorer... :)
La reconnaissance extrinsèque provenant de mon organisation m'a été annoncé par une invitation, pour 25 ans de service. On m'invite pour me reconnaître lors d'un souper et une soirée avec tous les autres "jubilés" du CJM-IU de 25 ans de service. Je ne suis pas habituellement à la recherche de remerciement, de cadeaux ou de félicitation mais la perspective de me retrouver avec des gens de ma génération me faisait bien plaisir... faire le constat de qui était le "nous" et la reconnaissance de ce nous entre nous. Et c'est là que compris le sens que moi, j'accorde à la "Reconnaissance".. ce n'est pas l'heure et le temps mais bien que vos collègues et surtout votre employeur souligne "devant l'autre" votre contribution à la vie de l'organisation. La reconnaissance professionnelle par l'organisation ne se résume pas à un cadeau ou à un bon repas mais à la reconnaissance devant les autres de votre valeur comme étant une personne ayant contribué de façon importante au développement et à la vie de l'Organisation.
Finalement, la seule erreur faites par les organisateurs aura été de m'inviter cette année, à ce repas, de me l'annoncer comme le premier symbole de mon importance pour l'Organisation. Et si..., si on m'avait oublié... et invité l'an prochain, je n'aurais probablement rien vu passé...(cela fera 25 ans de service le 24 décembre 2013, mais je n'ai que 24 ans et quelques heures de plancher puisque je n'ai pas toujours travaillé à temps plein...) alors en sachant que je ne pouvais participer à la fête cette année... on aurait pu sauter une année... et cela n'aurait pas causé autant de bisbilles dans ma Reconnaissance. Il fallait juste que l'on se questionne lors des invitations sur... les personnes fêter et non une date aléatoire !!!
Cela m'a aussi permis de prendre conscience de ma reconnaissance personnelle de ma vie professionnelle et de réfléchir à ma propre façon de "Reconnaitre l'Autre"
Je crois que je ne ferais plus jamais les choses de la même façon et j'espère que toutes les personnes qui ont été de près ou de loin été confronté à cet évènement auront aussi réfléchis au concept de "Reconnaissance" et prendront le temps de ne pas répéter l'erreur commise cette année.
Reconnaitre l'autre, c'est avant tout lui reconnaitre devant les autres, ses forces et ses faiblesses qui ont permis le développement d'une organisation plus grande que soi. Reconnaitre que la personne est le maillon essentiel et peu importe sa grosseur et sa dorure d'une chaine qui fait tourner le moteur... Et rappelez-vous que l'essentiel viendra toujours de votre intérieur et du sentiment de satisfaction personnelle... même si la Reconnaissance des autres est un peu plus qu'une petite tape dans le dos surtout après 25 ans !!!
Le Flamant Rose...
reconnu et reconnaissant.
P.S. Bon, ne vous en faites pas trop pour ma reconnaissance extrinsèque, elle sera soulignée finalement de façons différentes avec des gens que j'apprécie, c'est fou ce que la culpabilité d'un rendez-vous manqué peut engendré comme réaction.... :) Merci pour le déjeuner à venir.... et finalement, je pourrais apprécier le petit cadeau.... ! Et comme le dit si bien Josée... mon Karma est de faire progresser cette organisation !!!
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